Cancer du sein et tatouage aréolaire : vers une meilleure prise en charge pour les patientes
- Célia Moulin
- 30 janv.
- 3 min de lecture

Le 22 janvier 2025, l’Assemblée nationale a déposé le rapport n° 844 sur la proposition de loi visant à améliorer la prise en charge des soins et dispositifs spécifiques au traitement du cancer du sein par l’Assurance Maladie. Ce texte, modifié par le Sénat, introduit plusieurs mesures significatives pour optimiser le parcours de soins des patientes concernées et garantir un meilleur accès aux solutions de reconstruction, notamment le tatouage aréolo-mamelonnaire après mastectomie.
Prise en charge intégrale des soins et dispositifs spécifiques
L’article 1er de la proposition de loi prévoit la prise en charge intégrale par l’Assurance Maladie des dépenses liées aux soins et dispositifs prescrits spécifiquement dans le cadre d’un traitement pour cancer du sein. Cette mesure vise à réduire la charge financière des patientes en assurant un remboursement complet des traitements et dispositifs médicaux nécessaires, facilitant ainsi leur accès à des soins de qualité.
Encadrement du tatouage aréolo-mamelonnaire : une évolution clé
L’article 1er bis A introduit une disposition essentielle concernant le tatouage tridimensionnel de la plaque aréolo-mamelonnaire pour les femmes ayant subi une mastectomie. Actuellement, cette pratique n’est pas strictement encadrée, notamment en ce qui concerne les qualifications des professionnels autorisés à la réaliser et les modalités de prise en charge.
Afin d’y remédier, la loi prévoit que, dans un délai de six mois à compter de sa promulgation, le Gouvernement remettra au Parlement un rapport détaillant les conditions d’exercice de cette pratique, précisant :
✅ Les qualifications requises pour les praticiens.
✅ Les conditions d’exercice et d’hygiène à respecter.
✅ Les protocoles à suivre pour garantir la sécurité et le bien-être des patientes.
✅ Les modalités de prise en charge et de remboursement.
Qui peut pratiquer le tatouage médical et sous quelles conditions ?
Prise en charge pour les professionnels de santé :
Lorsqu’un médecin ou une infirmière formée réalise le tatouage dans un cadre médical, la prestation peut être facturée sous un forfait spécifique pris en charge par l’Assurance Maladie (environ 125 € par séance selon les textes actuels).
Cas des tatoueurs spécialisés en dermopigmentation réparatrice :
Actuellement, les tatoueurs paramédicaux exerçant en micro-entreprise ou hors cadre médical ne peuvent pas facturer directement leurs prestations à l’Assurance Maladie.
Certaines patientes peuvent néanmoins bénéficier d’un remboursement sous conditions, notamment en demandant une prise en charge via leur complémentaire santé ou en sollicitant une aide spécifique auprès de mutuelles ou associations de soutien aux patientes atteintes d’un cancer du sein.
Plafonnement des dépassements d’honoraires en reconstruction mammaire
L’article 1er bis propose d’encadrer les dépassements d’honoraires pour les actes chirurgicaux de reconstruction mammaire. Cette mesure a pour objectif de limiter les frais supplémentaires pour les patientes et garantir un accès équitable aux soins de reconstruction après une mastectomie, indépendamment de leur situation financière.
Rapports sur la prise en charge de dispositifs complémentaires
Bien que certains articles aient été supprimés lors des discussions parlementaires, le texte initial prévoyait également la remise de rapports sur la prise en charge de dispositifs complémentaires, notamment :
🔹 Les sous-vêtements adaptés au port de prothèses mammaires amovibles.
🔹 L’impact financier du cancer du sein sur les auto-entrepreneurs, avec une étude sur la perte de revenus engendrée par la maladie.
Ces propositions témoignent de la volonté des législateurs d’adopter une approche globale, en intégrant les réalités économiques et sociales auxquelles sont confrontées les patientes tout au long de leur parcours de soins.
Lien avec mon activité de tatoueuse paramédicale spécialisée
En tant que tatoueuse paramédicale spécialisée dans la reconstruction d’aréoles mammaires, sous le statut de micro-entreprise, ces évolutions législatives sont particulièrement pertinentes.
L’encadrement prévu du tatouage aréolo-mamelonnaire, ainsi que la clarification des qualifications requises et des modalités de prise en charge, pourraient influencer directement les conditions d’exercice de mon activité.
Aujourd’hui, je ne peux pas facturer mes prestations directement à l’Assurance Maladie. Toutefois, je reste attentive aux évolutions réglementaires et j’accompagne mes patientes pour qu’elles puissent, si possible, bénéficier d’un remboursement partiel via leur mutuelle ou d’autres dispositifs d’aide.
💡 Cette réforme marque une avancée majeure dans la reconnaissance du tatouage médical post-mastectomie comme une étape essentielle du parcours de reconstruction des patientes ayant subi un cancer du sein.
Je continuerai à suivre ces évolutions afin d’adapter ma pratique aux futures réglementations, tout en garantissant un service sécurisé, éthique et professionnel, au service des femmes en quête de retrouver leur confiance en elles après cette épreuve.

Sources :
🔗 Site de l’Assemblée nationale : www.assemblee-nationale.fr
🔗 Site du Sénat : www.senat.fr
🔗 Site de l’Assurance Maladie : www.ameli.fr
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